Pourquoi les créations d'entreprises libérales exigent-elles un accompagnement spécifique ?
La première réponse à cette question puise ses racines dans la difficulté même de qualifier une activité de "libérale".
Lors de mes interventions auprès des étudiants de la région, je leur demande souvent en introduction s'ils peuvent me citer des activités libérales. Si les quatre premières réponses sont toujours immanquablement "les infirmiers, les avocats, les médecins et les architectes", les noms deviennent ensuite, comme les remplaçants d'une équipe de rugby, plus difficiles à trouver. Et lorsque je leur dis qu'ils auraient pu aussi citer les sorciers, les arbitres de bridge ou les joueurs de poker professionnel, je leur ouvre en grand le champ des possibles ! C'est cette pluralité d'activités libérales, toutes aussi hétéroclites les unes que les autres, qui nécessite pour le consultant un premier niveau d'expertise. Cela lui permettra de ne pas froisser une praticienne en libération des cuirasses en lui demandant si son activité n'est cantonnée qu'aux films médiévaux...
Les activités libérales se distinguent également par des règles comptables propres, différentes des autres secteurs d'activité. On parle ici de BNC (bénéfices non commerciaux) et de comptabilité de trésorerie. En clair, on ne comptabilise que les sommes encaissées et les règles comptables sont plutôt simples à maîtriser. A l'inverse, l'existence de nombreuses règles fiscales spécifiques (accompagnées de leurs lots d'exception) rend la matière beaucoup plus ardue. Et l'on ne parle pas ici que des règles de TVA... Par exemple, parmi les activités médicales et paramédicales réglementées, seules les sages-femmes sont exonérées de cotisation foncière des entreprises... Dans le même esprit, seuls les artistes auteurs et les avocats bénéficient de seuils plus élevés que les autres pour rester sous un régime microBNC. Là encore, difficile pour un conseiller généraliste d'être au courant de toutes ces règles qui peuvent pourtant avoir un impact financier important sur la pérennité de ces activités.
Enfin, s'il fallait un seul élément pour attester de la spécificité de nos activités libérales, il suffirait de s’arrêter quelques instants sur le régime de protection sociale des libéraux en précisant qu'il existe, à la différence des régimes unifiés des artisans et des commerçants, onze caisses de retraite différentes avec évidemment pour chacune d'elles des règles spécifiques...
Si le professionnel libéral s'en arrache parfois les cheveux, le spécialiste que je suis, apprécie et remercie à sa juste valeur la complexité administrative française, de conférer à son activité une réelle utilité.
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